20 novembre 2025

Evaluation de la contribution des environnements de travail à la performance du travail tertiaire

NOS CONSTATS

Une approche essentiellement fonctionnaliste et technique a permis en 40 ans d’optimiser et d’améliorer sensiblement la qualité matérielle des espaces tertiaires avec :

Une diminution des coûts d’exploitation a été obtenue par la réduction des ratios de surfaces par poste de travail, de 30 / 40 m²/p. dans les années 80 à moins de 10 m²/p. actuellement.

 

Une course à la normalisation et labélisation de l’immobilier (plus de 20 labels) a conduit ayant à une grande standardisation et une banalisation des aménagements.

 

Des nouveaux concepts d’aménagement se sont succédé par un effet de mode et de mimétisme pour répondre à l’évolution des modes de travail selon un système de croyance collective, non démontré, mais souvent instrumentalisé.

 

Les évaluations de la qualité des aménagements sont restées axées uniquement sur la satisfaction des occupants, permettant bien souvent de justifier des solutions déjà choisies alors même que les bureaux sont toujours sous-occupés sans que les professionnels qualifient et mesurent l’impact utile, ou dysfonctionnel, des environnements qu’ils gèrent, sur la performance du travail tertiaire.

 

La conception dominante des espaces de travail répond à de fortes logiques structurelles, avant d’être pensés comme occupés, utilisés, habités

L’immobilier est tout à la fois un produit financier, une production symbolique, une charge financière pour les entreprises, un modèle économique pour la profession et un produit normatif. Mais l’espace est in fine une production sociale, via l’implication des utilisateurs dans le processus de conception se prolongeant en phase exploitation dans la vie courante.

 

On en oublie que c’est d’abord un produit serviciel, une ressource opérationnelle à exploiter au quotidien par son propriétaire par des personnels internes / externes car utiliser au quotidien par ses occupants. Le concept de maîtrise d’usage illustre cette dimension qu’il convient d’étudier finement.

 

NOS HYPOTHESES DE TRAVAIL

La valeur produite par l’exploitation des environnements de travail est dans la performance des activités productives de leurs occupants

L’espace est une ressource matérielle et immatérielle :

 

  1. Stratégique au service du plan de développement pluriannuel de l’entreprise défini par la direction générale
  2. Managériale de l’entreprise, au service de l’organisation du travail défini par les managers selon leurs métiers, activités, pratiques.
  3. Opérationnelle au service des occupants dans la réalisation quotidienne de leurs activités, de leurs tâches selon leurs objectifs leurs pratiques, cultures, capacités.

Les environnements de travail ont des impacts utiles, ou au contraire négatifs, sur les conditions de management, l’organisation du travail au quotidien. Pour autant, il n’existe toujours pas de dispositif de mesure des impacts des environnements de travail sur les conditions de la performance des occupants / collectifs & individuels.

 

Mesurer la valeur d’usage des environnements tertiaires est nécessaire pour agir sur la performance du travail et son empreinte carbone.

L’entreprise doit maîtriser sa compréhension du rôle de l’immobilier, des aménagements, équipements et des services sur la performance du travail et ainsi promouvoir le développement d’une compétence managériale de maitrise de la ressource spatiale au service de la performance :

 

  • Une politique immobilière d’occupation au service des priorités stratégiques de l’entreprise
  • Des aménagements en soutien à l’organisation du travail et aux pratiques managériales
  • Une offre de services en environnement de travail permettant de :
    • Limiter au maximum les dysfonctionnements quotidiens source de pertes de temps,
    • Rendre productives les activités de travail des occupants selon les tâches à réaliser
    • Offrir une expérience utilisateur qui va « transcender » son usage / ambiance, services

Elle doit également augmenter substantiellement son taux d’occupation des espaces (supérieur à 50%, voire 70%, à définir) en lien avec sa politique développement durable bas carbone.

 

Mesurer la valeur d’usage des environnements doit se faire en relation avec le système de valeur (stratégie, management et activités / métiers) de l’entreprise

L’entreprise doit questionner et repositionner la place de la qualité d’usage dans les priorités stratégiques de sa politique immobilière. Pour cela, elle doit :

 

  • Concevoir ses environnements de travail comme un processus continu dans la vie de l’entreprise et de ses environnements,
  • Mette en place une gouvernance adéquate sous sponsoring de la direction générale
  • Mettre en place un dispositif d’évaluation dialogique de la qualité d’usage des environnements par les occupants de l’entreprise

La notation doit faire sens pour l’entreprise dans une démarche personnelle et spécifique et non de benchmarking ou de labélisation.

 

Les représentations de l’espace de travail sont des supports de dialogue entre utilisateurs sur l’organisation du travail.

Les débat sur l’organisation du travail traite la plupart du temps du travail prescrit sous ses aspects règlementaire et juridique. Il est difficile de structurer un débat sur la question du travail réel. Alors que traiter des problématiques de management, d’organisation opérationnelles du travail en s’appuyant sur les lieux de travail à travers visite, plans, photos, est facilitant.

 

La représentation spatiale porte en miroir les bonnes et les mauvaises pratiques, les espaces qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnement pas bien.