Notre constat (CF. le livre blanc Sypemi) conclue à l’impasse du modèle d’affaire industriel tel qu’il est appliqué au FM. Ce modèle (standardisation, division du travail, logique de volume) est inadéquate aux conditions de la performance de la production de services aux immeubles et aux habitants.
Au regard de la taille de ce secteur et de son potentiel d’avenir, le FM pourrait bien être, pour le 21ème siècle et pour l’invention des conditions de la performance du travail serviciel et intellectuel, ce que l’automobile a été pour le 20ème siècle. Le tableau suivant synthétise terme à terme, le déplacement de modèle que suggère l’émergence du FM comme services intégré à valeur ajoutée à condition de le penser différemment d’une juxtaposition de prestations définies techniquement.
Modèle industrialiste et modèle du FM à éclairer ; une mise en perspective terme à terme
Modèle industrialiste | Modèle émergent du FM |
Division du travail, spécialisation selon les particularités des branches techniques | Intégration, déspécialisation, complémentation et adoption |
Unicité de commandement, de temps et de lieux | Pluralité des objectifs (clients multiples) et distance organisationnelle |
Coordination dans le cadre de la subordination | Coopération sous condition de solidarité et de réciprocité élargie |
Règles imposées (SLAs) sur un mode tutélaire et technocratique | Normes dialogiques co conçues et co évaluées, intégration de la subjectivité |
Qualification (garantie de l’emploi)
Assignation à des places |
Compétences (opportunité d’employabilité)
Exigence de la possibilité d’une trajectoire |
Autonomie limitée de revendication, au risque de la frustration (qu’ai-je le droit de faire ?) | Autonomie élargie de condition, au risque de la transgression et de l’angoisse (suis-je à la hauteur ?) |
A chacun selon son travail, sur un lieu et pour une durée encadrée. | Rétribution de l’engagement subjectif |
Gouvernance domestique fondée sur la subordination et la tutelle experts/exécutants | Gouvernance politique valorisant les oeuvrants et la qualité de coproduction avec les habitants |
Gains de productivité par réduction des coûts et des emplois | Gains de productivité par innovation servicielle |
Valorisation de la dimension instrumentale du travail : « obtenir une rémunération » | Intégration des dimensions expressives du travail : autonomie, utilité, insertion sociale, se développer |
Performance individuelle dépendante de l’organisation | Performance collective comme référent de l’organisation |
Des besoins identifiables pour solutions adéquates : le nombre de coups de serpillières et les ETP nécessaires | Prendre soin des occupants dans les limites des moyens alloués : des contributions non « prévues » |
Absence de considération des externalités positives et négatives, notamment sur les territoires | Vision éco-systémique des enjeux et des contributeurs intégrant l’environnement des territoires et de la nature |
Utilisation du numérique en remplacement de l’intelligence humaine | Utilisation du numérique pour étendre les capacités d’intelligence humaine |
Des résultats fondés sur un rapport prix/quantité et l’intensité direct du travail, voire, la déflation salariale | Des valeurs ajoutées par la contribution de l’écosystème et des modalités de partage à l’ensemble de l’éco-système |