Des services « variabilisés » par planification en fonction de la fréquentation
Comment créer des collectifs avec des travailleurs des services non subordonnés ?
Le soin des Choses, Politiques de la maintenance
Des services « variabilisés » par planification en fonction de la fréquentation
Le cas d’un Musée public
Xavier Baron
Septembre 2022
La monographie proposée concerne un Musée qui organise, par un dispositif de planification, la variabilité des services aux environnements de travail en fonction de la fréquentation du public et de la programmation des évènements. Ce cas illustre une approche de type industrialiste, la variabilité des moyens étant obtenue par le déploiement de ressources consacrées à une planification détaillée. Elle permet de moduler l’appel aux effectifs nécessaires (sécurité, accueil) en respectant un délai de prévenance, mais sans recours à l’auto-organisation ou à l’engagement subjectif des œuvrants des services. Les activités sont pensées sur un mode standardisé, répétables et dimensionnées relativement à des seuils et des clés. Les contraintes de fonctionnement (variabilité, astreintes…) sont assumées par les sous-traitants, palliant les rigidités des statuts (fonction publique) et des pratiques de gestion des salariés de l’institution.
Comment créer des collectifs avec des travailleurs des services non subordonnés ?
Xavier Baron
Mars 2023
Au-delà d’une simple mise à disposition de main d’œuvre et de l’achat de moyens, mettre en œuvre des « relations de services » exige la coopération des opérateurs des services pour intégrer et interopérer les activités. Des relations de services doivent être instaurées avec les bénéficiaires eux-mêmes pour tenir compte des usages et obtenir la performance/pertinence attendue.
Créer les conditions au quotidien de l’engagement et de la coopération de salariés que l’on a choisi d’externaliser est un défi, car cette coopération ne peut plus s’appuyer sur l’autorité que confère le lien de subordination salarial. La solidarité et la confiance nécessaires ne peuvent plus être alimentées d’une promesse, au moins implicite, d’un engagement réciproque dans la durée. Coopérer est pourtant une condition de performance tout autant qu’une exigence de qualité de vie et de sens au travail dans les services aux environnements de travail (SET).
Les conditions de cette coopération sont à inventer. Elles supposent des systèmes de management des SET qui permettent de reconstituer des solidarités à l’aide de collectifs, et des gouvernances qui donnent du sens au travail. C’est l’objet de la problématique proposée ici comme point de départ de recherches et développements à mener, notamment au CRDIA.
Le soin des Choses, Politiques de la maintenance
Extraits de l’ouvrage (n°1)
Jérôme Denis et David Pontille
Septembre 2022
Notre ère est marquée par l’influence de l’homme sur la planète. L’anthropocène n’augmente pas pour autant les ressources de la planète à la mesure de nos appétits. La croissance des choses en nombre ne peut être infinie. Il faut apprendre à sortir des valeurs limitées aux échanges et soutenir les activités et compétences en capacité de limiter la consommation des ressources, de recycler, de maintenir, de faire durer, d’étendre les usages. Las, ceux qui maintiennent, qui prennent « soin des choses » sont souvent moins reconnus que ceux qui innovent, fabriquent ou même réparent. La maintenance est encore bien souvent un « sale boulot » réservé à une frange mal considérée de la population. C’est le sujet d’un ouvrage récent, passionnant et bienvenu : Le soin des choses ; Politiques de la maintenance de Jérôme Denis et David Pontille. Dans leur ouvrage, les auteurs éclairent de manière large et érudite la place et les enjeux de la maintenance des « choses », regrettant qu’elle reste un angle mort de la production de valeur. Les Cahiers du CRDIA publient ici un premier extrait de cet ouvrage.