Valoriser le travail par l’impact utile des productions. De l’avoir à l’usage
Les emplois du nettoyage, au prisme de la diversité des nomenclatures
Latifa Hakkou nous parle de son livre :
« Les coulisses de mon extraordinaire voyage. Des Services Généraux aux Environnements de Travail »
Valoriser le travail par l’impact utile des productions. De l’avoir à l’usage
Xavier Baron
Octobre 2024
Cet article théorique rappelle l’intérêt de travaux structurants trop peu signalés, et notamment l’ouvrage de Giarini et Stahel (1990) sur l’économie des services. Pour eux, « la notion de système est absolument essentielle dans une économie de services » pour comprendre la création de valeur par les usages et la maintenance. Sur ces bases, l’auteur positionne les enjeux de gestion instrumentale des Services aux Environnements de Travail (SET) dans un ensemble plus large. La servicialisation – changement d’ère et de paradigme économique – questionne la valeur par les effets utiles et la qualité comme pertinence située. Elle indique la nécessité de repenser le « travail » serviciel – coproduction et relation – comme levier de performance pour prendre soin des choses (maintenance) et contribuer à l’enrichissement de liens sociaux. Valorisés différemment, les bâtiments sont alors « serviciels » comme le propose une toute récente étude de la CCI de Paris Ile de France. Pour autant les SET, maintenance comprise, pâtissent toujours d’un mépris culturel pluriséculaire, de systèmes de domination et de prédation de valeur au profit des donneurs d’ordres. Le CRDIA éclaire ici les enjeux de représentations (l’existence d’une véritable filière, la valeur des services) comme d’organisation, et alerte sur les déficits d’outils de gestion adaptés (contrats, indicateurs…).
Les emplois du nettoyage, au prisme de la diversité des nomenclatures
François-Xavier Devetter
Novembre 2024
François-Xavier Devetter, Professeur des Universités et chercheur à l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, présente dans les Cahiers du CRDIA deux articles précisant les contours, les volumes et les caractéristiques des emplois de la propreté.
Le premier, « Les emplois du nettoyage, au prisme de la diversité des nomenclatures » précise comment cerner et dimensionner la population des quelques 2 millions travailleurs et travailleuses du nettoyage. La diversité des sources et des concepts retenus par les quatre enquêtes de la statistique publique (Emploi INSEE, Conditions de travail, SUMER, DADS…), par la Branche (Fédération des Entreprises de Propreté) et par les classifications européennes et internationales, exige en effet des acteurs et des observateurs un effort d’analyse afin de préciser de quoi et de qui il est question. Quatre questions sont traitées : (I) dans quelles professions nettoie-t-on, (II) quelles sont les sources statistiques, (III) comment expliquer les écarts constatés et (IV) quelles sont les frontières internes au groupe des agents d’entretien. Un second article, à paraître en 2025, nous proposera une analyse des caractéristiques socio-démographiques des salariés du nettoyage hors domicile.
Latifa Hakkou nous parle de son livre :
« Les coulisses de mon extraordinaire voyage. Des Services Généraux aux Environnements de Travail »
Propos recueillis par Laëtitia Fritsch
Novembre 2024
L’ouvrage de Latifa Hakkou, publié aux Editions Charles Foster, est un récit personnel. C’est aussi une contribution à l’histoire du métier de l’Environnement de Travail. A travers son expérience, on assiste à la mutation progressive des fonctions de Responsables des Services Généraux pour se transformer en Directions des Environnements de Travail. On suit l’influence directe de Latifa Hakkou dans le passage, sous sa présidence, de l’ARSEG à l’IDET en faveur d’une association plus inclusive et plus ambitieuse. Ces évolutions font écho à son expérience de vie, celle d’une femme franco-marocaine qui s’est fait une place dans un métier presque exclusivement masculin. On y découvre une véritable aventure humaine, jalonnée de rencontres avec des femmes et des hommes qui partagent sa passion pour la profession, mais aussi son engagement associatif et son combat pour l’éducation.